Une histoire tendre, avec des moments drôles, qui donne envie de croire en l’autre, Tout au long des pages l'émotion nous accompagne, ce roman touche en plein cœur, et invite avec délicatesse à réfléchir.
Les Gratitudes de Delphine de Vigan, c’est la rencontre de deux femmes, Marie et Michka. Quand elles se rencontrent, Marie est encore une enfant. Entre elles, il y a beaucoup d’amour. La vie va leur réserver des moments difficiles, douloureux, mais aussi le bonheur de ne plus être seules.
Cette histoire raconte le temps qui passe, des choix que l'on fait, de ce qu’ils impliqueront pour nous, de la solitude, de l’amour sous toutes ses formes.
Ce roman, c’est bien sûr l’amitié très forte qui lie Marie et Michka, de deux solitudes qui se sont rejointes par hasard et qui ne se quitteront plus jamais.
C’est aussi la rencontre de la vieille dame avec Jérôme, un orthophoniste dont elle fait la connaissance dans un Ehpad et qui l’accompagne dans la perte de sa mémoire. Ils vivent ensemble des instants ponctués de tendresse et d’humour. Ils vont au cours de leur conversation s’apporter mutuellement, en s’aidant à avancer pas à pas.
D’un côté, il y a une Michka, qui ne trouve plus ses mots, elle, l’ancienne correctrice d’un grand magazine qui remplace un mot par un autre, fossile à la place de possible... Et puis il y a la Michka qui distille autour d’elle son empathie, à Marie qui ne sait pas si elle sera capable d’élever toute seule, le bébé qu’elle attend. À Jérôme qui ne parle plus à son père depuis longtemps et qu’elle enjoint au pardon, à la réconciliation avant qu’il ne soit trop tard.
L’auteur évoque la crainte d’être une charge : une charge pour les personnes matures quand il y a une perte d’autonomie, la charge que représente un enfant à élever, pour une personne fragile comme l’était la mère de Marie.
Un peu plus loin, on découvre un épisode de l’enfance de Michka, petite fille juive, qui sera recueillie et cachée par des inconnus pendant la guerre, souvenir gravé à jamais dans la fragile mémoire de la vieille dame et l’importance pour elle d’exprimer sa reconnaissance.
Delphine de Vigan nous parle tout au long des pages de son livre, de ce sentiment puissant, intense que l’on ressent à l’égard d’une personne. Un sentiment qui nous anime, qui nous remplit, la gratitude. D’ailleurs ne dit-on pas être rempli de gratitude, tellement ce sentiment peut être fort.
Quel plaisir de lire l’histoire de ces personnages dépeints avec beaucoup de justesse. De partager leur fragilité, leur humanité, les étapes de leur vie délicatement et simplement décrites.
Ce roman d’une grande sensibilité est une véritable pépite que je recommande aux lecteurs, attention vous n’êtes pas à l’abri de verser quelques larmes…
Karine