L’Hiver du mécontentement, c’est ainsi que le journal le Sun qualifia l’hiver 1978-1979, où des grèves monstrueuses paralysèrent des mois durant la Grande-Bretagne. Voici venir l’hiver de notre mécontentement, ce sont aussi les premiers mots que prononce Richard III dans la pièce de Shakespeare.
Ce personnage, la jeune Candice va le jouer dans une mise en scène exclusivement féminine. Entre deux tournées à vélo pour livrer des courriers dans un Londres en proie au désordre, elle cherchera à comprendre qui est Richard III et le sens de sa conquête du pouvoir.
Au théâtre Warehouse, lors d’une répétition, elle croisera une Margareth Thatcher encore méconnue venue prendre un cours de diction et déjà bien décidée à se hisser à la tête du pays. Elle fera aussi la rencontre de Jones, jeune musicien brutalement licencié et peu armé face aux changements qui s’annoncent.
Thomas B. Reverdy écrit le roman de cet hiver qui a sonné le glas d’une époque et accouché d’un autre monde, un monde sans pitié où Just do it ne servira bientôt qu’à vendre des chaussures.
Mais il raconte aussi comment de jeunes gens réussissent à s’y faire une place, en luttant avec toute la vitalité, la détermination et les rêves de leur âge.
L'auteur mélange habilement fiction et histoire, crée un audacieux mais crédible parallèle entre les conquêtes du pouvoir de deux personnages qui possèdent en commun intelligence, cynisme, calcul, haine pour les faibles, morgue impassible : Richard III et Thatcher, surnommée Attila le Hun, la Dame de Fer, la grande Eléphante, la Femme sanglante, ou encore Tina, There Is No Alternative.
C'est à travers les yeux et la vie de Candice, jeune femme émouvante, obligée de livrer du courrier à vélo pour financer ses études théâtrales, que le lecteur découvre Londres en grève et la mutation impitoyable initiée par Maggie.